Intégrer la santé publique dans les projets de Coaldale (Alberta)

Kim Perrotta

Contexte

En 2018, la ville de Coaldale, en Alberta, a entamé une réflexion sur la façon dont elle pourrait intégrer des considérations de santé dans ses nouveaux projets afin de créer une communauté plus saine. 

La ville, qui compte une population de 9 000 habitants, a réalisé d’importantes avancées en matière d’environnement bâti, y compris un nouveau centre récréatif polyvalent conçu pour accueillir diverses initiatives communautaires. De plus, au cours des quatres dernières années, environs quatre kilomètres ont été ajoutés à son réseau de sentiers multi-usagers. 

« Nous avons une jeune population. L’âge moyen est de 36 ans et il y a beaucoup d’enfants en ville. Les installations récréatives et les pistes cyclables sont donc en forte demande », affirme Spencer Croil, directeur de la planification et du développement et directeur général adjoint de la ville.  « Nous avons profité de la revitalisation du centre-ville pour encourager la marche et le vélo. Quoique la rue principale s’étend seulement sur quatre rues, elle est un point de rassemblement pour tous les membres de la communauté. Nous nous sommes assurés que cette zone soit conçue à une échelle humaine afin d’en faire un espace où il fait bon marcher, se rassembler et se divertir », déclare Spencer.

Processus 

Au début de 2021, fidèle à son engagement de répondre aux besoins en santé de la communauté, la Ville s’est associée à deux divisions des services de santé de l’Alberta pour lancer un programme pilote appelé Healthy Communities by Design.  

« À l’aide de l’outil Healthy Places Action Tool des services de santé de l’Alberta, nous avons interpellé la communauté par le biais d’un « groupe de travail des communautés en santé » en vue d’évaluer la performance de la ville dans six domaines liés à la santé, notamment le potentiel d’activité physique, l’alimentation saine, la réduction de la consommation de l’alcool et du tabac, la protection contre les rayons UV (ultraviolets) et le dépistage du cancer », déclare Melanie Messier, urbaniste à la Ville

« Nous avons reçu de précieux commentaires du groupe de travail, qui était composé de conseillers municipaux, de représentants des écoles, des services des parcs et loisirs de la ville, de la bibliothèque publique, d’un propriétaire d’entreprise local et de représentants du programme Family and Community Support Services (FCSS) », poursuit Melanie.

Résultats 

Le groupe de travail et le rapport préparé par les services de santé de l’Alberta ont conclu que Coaldale était bien desservie en matière d’installations récréatives, mais qu’elle pouvait en faire davantage pour encourager une alimentation saine et pour favoriser le dépistage du cancer. En fait, en Alberta, un ménage sur dix a du mal à se procurer une alimentation saine.

« L’étape suivante consistait à intégrer ces résultats dans une série de projets et de programmes majeurs présentement en cours », explique Melanie. « Nous nous en servons également pour entamer l’ébauche d’un plan stratégique portant sur les communautés en santé.»  

Le plan stratégique doit également tenir compte de la santé communautaire. Comme point de départ dans ses discussions sur les projets futurs visant à combler les besoins prioritaires identifiés par les résidents, la ville s’est inspirée du Cadre de travail relatif au bien-être communautaire établi par le Conference Board du Canada. 

Ayant identifié les domaines à améliorer, les résidents concentrent maintenant leurs efforts à proposer des solutions pour répondre aux besoins prioritaires. Par exemple, la ville travaille présentement avec les élèves de l’école secondaire Kate Andrews dans l’élaboration de propositions pour un projet d’amélioration communautaire. 

« Les étudiants ont reçu une subvention de $ 8 000 qui leur permettra d’élaborer leurs propositions dans un ou plusieurs domaines liés à la santé », déclare Melanie. « L’aménagement d’un marché public sur la rue principale récemment revitalisée figure parmi les propositions auxquelles nous prévoyons donner suite. »  

En plus d’offrir davantage de possibilités d’alimentation saine, les marchés publics présentent des avantages connexes sur le plan sanitaire et social. Ils favorisent les liens sociaux et la cohésion communautaire, tout en offrant des occasions de sorties et de promenades aux membres de la communauté.

Rendre les parcs et les terrains de jeux pour enfants plus verts à Windsor, Ontario

Kim Perrotta

Contexte

À la suite d’une étude sur la chaleur qui a démontré que ses aires de jeux étaient souvent trop chaud pour être utilisées en été, la ville de Windsor, en Ontario, a entrepris une campagne pour rendre ses parcs et aires de jeux plus verts et du méme coup plus sains et plus confortables pour les enfants et leurs gardiens. 

Tout a commencé en 2012, lorsque Karina Richters, chargée de la durabilité environnementale et du changement climatique pour la ville de Windsor et elle-même mère d’un jeune enfant, a remarqué qu’il faisait souvent trop chaud pour profiter des aires de jeux de Windsor pendant les mois d’été.  

Le personnel de l’unité de santé publique du comté de Windsor-Essex a corroboré cette constatation et estime que les températures élevées sur les terrains de jeux peuvent être dangereuses pour les enfants et peuvent les dissuader de faire l’activité physique nécessaire au maintien d’une bonne santé.  Le personnel du service de santé publique s’est également dit préoccupé par le niveau de rayons ultraviolets auxquels les enfants peuvent être exposés sur les terrains de jeux, ce qui peut augmenter le risque de cancer de la peau plus tard dans la vie.  

Cherchant à trouver une solution au problème de la chaleur dans les terrains de jeux de Windsor, Karina a fait appel au personnel de Santé Canada, qui a fourni des conseils techniques et un modeste soutien financier. Ce financement a permis à Windsor d’embaucher un étudiant pendant trois étés pour mener une « étude sur le confort thermique » dans les parcs de la ville et au centre-ville. 

L’étude, menée en collaboration avec le service des parcs, concernait les aires de jeux de six des 202 parcs de Windsor – deux parcs de quartier, deux parcs communautaires et deux parcs régionaux. L’étude a révélé que les parcs où il y a plus de végétation et d’ombre sont beaucoup plus frais, que les jeux d’eau attirent plus d’utilisateurs et que certains matériaux, comme l’asphalte, peuvent faire monter la température de surface du sol pendant les journées d’été chaudes et ensoleillées.

Modifications aux politiques publiques et interventions

Les constats tirés de l’étude sur le confort thermique ont motivé la ville à agir.  Depuis la réalisation de cette étude en 2012, la ville a :

  • Installé des structures pour faire de l’ombre dans 14 parcs
  • installé des bancs ombragés dans cinq parcs
  • Installé des aires de jeux d’eau dans quatre parcs
  • Installé quatre stations de remplissage de bouteilles d’eau dans trois parcs.
  • et a planté des arbres sur 27 nouveaux terrains de jeux.

Le service des parcs a également établi des politiques qui exigent que la ville situe et conçoive les nouvelles aires de jeux en tenant compte de l’ombre fournie par les arbres matures et la végétation existante dans les parcs. Ces politiques ont été intégrées dans le plan directeur des parcs et loisirs de plein air échelonné sur 20 ans que la ville mettra en œuvre jusqu’en 2035. Ce plan impose spécifiquement des objectifs d’ombrage pour tous les parcs :

« Établir des objectifs relatifs à l’ombrage par l’intermédiaire des Services forestiers et environnementaux en guise de suivi de l’évaluation de l’ombrage pour tous les parcs du réseau du Parks Greenway System ainsi que pour les servitudes de passage afin d’offrir un accès sain et ombragé dans toute la ville et de réduire l’impact des changements climatiques. »

Le plan recommande également l’installation d’aires de jeux d’eau, reconnaissant que ces équipements sont nécessaires pour s’adapter aux changements climatiques et combatre « les fortes vagues de chaleurs que connaît Windsor pendant les mois d’été. » Le nouveau plan directeur comprend également des dispositions relatives à l’équité afin de s’assurer que les quartiers ayant davantage de besoins soient bien desservis par les parcs et les terrains de jeux.

Le travail de la ville de Windsor en matière de terrains de jeux a entrainé des avantages inattendus.  S’inspirant des conclusion et de l’experience de Windsor, l’Association canadienne de sécurité (ACS) a intégré une annexe à ses lignes directrices sur l’équipement et le revêtement des terrains de jeu, qui traite spécifiquement de la chaleur et de l’ombre. Ces lignes directrices peuvent être utilisées par les collectivités partout au pays.

Le long cheminement vers des rues complètes à Hamilton

Kim Perrotta

Déjà en 2011 et 2012, la ville de Hamilton avait lancé des consultations publiques portant sur les « rues complètes » en organisant un sommet thématique en partenariat avec l’organisation à but non lucratif Share the Road. Plusieurs années plus tard, soit en 2018, la ville s’est engagée dans son plan directeur des transports à aménager des « rues complètes ».

« Les rues complètes sont une approche de conception des axes routiers qui vise à concilier, de manière équitable, les besoins des individus de tous âges et capacités avec les différents modes de transport », offre Trevor Jenkins, chef de projet en planification de la mobilité durable à la ville de Hamilton. « Cette approche représente un changement par rapport aux méthodes d’aménagement traditionnelles qui étaient principalement axées sur les véhicules motorisés.» 

Le processus

Avec le plan directeur des transports de 2018, la ville s’est engagée à élaborer un manuel de conception intitulé Complete, Livable, Better (CLB) Streets Design Manual en vue de mettre en pratique son engagement d’aménager des rues complètes.

« Lorsque la ville a entamé le travailler prévu au plan directeur des transports, il n’y avait plus d’hésiteation quand au bien-fondé des rues complètes. En fait, les gens reconnaissaient les avantages qu’offrent les rues complètes du côté santé publique, environnement et bien-être social », explique Trevor. « Les rues complètes sont plus sécuritaires pour tous les voyageurs. Elles améliorent la santé en encourageant l’activité physique. Elles réduisent la pollution atmosphérique, les émissions de gaz à effet de serre et les embouteillages. Et elles sont plus équitables et augmentent la résilience des communautés en offrant davantage de choix de mobilité.» 

En 2019, le personnel de la ville a concentré ses efforts à réaliser le projet des rues complètes – en cherchant à établir les moyens de le faire. Ils ont passé deux ans à identifier et à classer les différents types de rues existant à Hamilton et à examiner les conceptions préconisées par d’autres organisations et communautés qui visent à créer des rues complètes. 

« Il y a bien des choses à tenir compte lorsqu’on réaménage des rues. Les conduites d’eau potable et d’eaux et usées, les lignes électriques et d’autres services publics se trouvent très souvent en dessous et en périphérie des rues », explique Trevor. « Nous devons donc composer avec ces infrastructures tout en prévoyant des espaces pour les différents modes de transport, les arbres, le déneigement, le mobilier piétonnier, les supports à vélos et les abris pour transports en commun. L’espace dont on dispose pour ce faire est limité et les besoins de chaque élément varient en fonction du contexte local. »

Le résultat

Le travail du personnel de la ville depuis 2019 est présenté dans un rapport qui a été approuvé par le conseil municipal en janvier 2021, intitulé Complete, Livable, Better Streets – Policy and Framework. Ce rapport identifie les différents types de rues à Hamilton – avenues urbaines, avenues de transition, rues principales, routes de connexion, rues du quartier, routes industrielles, routes rurales et villages ruraux – et propose des conceptions ou des « éléments de paysage de rue » pour chaque type de rue.  

Les éléments du paysage de rue comprennent le domaine piétonnier et la création de lieux publics attrayants (« placemaking »), les infrastructures cyclables et de transport en commun, les voies pour véhicules motorisés, l’infrastructure verte, et les services publics et municipaux. Le rapport comprend également des lignes directrices et des exemples pour guider le personnel lors du réaménagement d’une rue. 

Un sondage détaillé visant à recueillir les commentaires du public au sujet des concepts proposés pour chacun des sept types de rues est actuellement en cours. Le personnel prévoit présenter ses recommandations finales au conseil municipal au printemps 2022.  

« Nous avons déjà commencé à réaménager certaines rues de Hamilton. Par exemple, des pistes cyclables protégées par des bollards ont été installées le long de la rue Cannon, dans le centre-ville. Sur la rue Hatt, dans l’ouest de Hamilton (à Dundas), nous avons installé des pistes cyclables protégées par des barrières de béton et des voies de stationnement », explique Trevor. « Et, lorsque nous avons refait le sentier Claremont, qui relie la partie basse de la ville aux quartiers situés au sommet de l’escarpement, nous avons installé un sentier polyvalent de 2,1 km qui est séparé de la route par une barrière de béton et d’aluminium de 1,4 m, afin que les piétons et les cyclistes puissent se déplacer en toute sécurité directement au-dessus de l’escarpement. » 

La communauté a réagi positivement à ces changements et on a noté une hausse dans le nombre de cyclistes et des piétons. En fait, le nombre de cyclistes empruntant la rue Cannon est passé de 30 par jour en 2013, avant l’installation des pistes cyclables séparées, à 390 par jour en 2014, un an après leur installation, et à 660 par jour en 2021.  Avec la réfection du sentier Claremont, les trajets actifs sont passés d’une douzaine de cyclistes et de piétons par jour avant l’installation du sentier polyvalent appelé Keddy Trail, à 620 cyclistes et piétons par jour en moyenne depuis son installation. 

Une fois approuvés par le conseil municipal, la conception et les principes proposés seront appliqués à toutes les rues de la ville au moment de leur réaménagement.  

« Les rues ont une durée de vie utile de 25 à 50 ans. Il s’agit donc d’un processus à long terme qui transformera progressivement notre ville », note Trevor. « Les rues complètes ne sont généralement pas plus coûteuses que les rues ordinaires. Il s’agit tout simplement de faire les choses différemment lorsqu’une rue est refaite ou réaménagée. »

Intégrer l’équité aux stratégies de plantation d’arbres de la région de Peel

Photo gracieuseté de Credit Valley Conservation.

Kim Perrotta

Contexte

La région de Peel a intégré les questions d’équité sociale et de climat dans sa stratégie de plantation d’arbres et a mis au point un outil permettant de classer par ordre de priorité les zones où planter des arbres. 

Avec une population de 1,4 million d’habitants, la région de Peel est une région en pleine expansion située à l’ouest de Toronto, qui comprend les villes de Mississauga et de Brampton, ainsi que la ville de Caledon.  

« Compte tenu du développement et de la croissance que va connaître cette région, divers partenaires ont travaillés ensembles pour mettre au point des outils et des politiques visant à protéger de à ameriorer le couvert arborescent dans nos communautés », explique Mark Pajot, conseiller en matière de changement climatique, Services généraux, Région de Peel. « Nous voulions nous assurer que ces politiques tiennent compte des nombreux avantages que peuvent procurer les arbres et trouver des synergies entre les diverses priorités des différents départements et organismes de la région. »

Processus

Une équipe de projet multidisciplinaire a été mise sur pied, comprenant des employés de plusieurs départements de la région de Peel et des deux organismes de conservation de la nature – l’Office de protection de la nature de la région de Toronto (TRCA) et Credit Valley Conservation (CVC).  Pendant deux ans, cette équipe a recensé huit bienfaits globaux reliés à la plantation d’arbres tels que la réduction de l’effet d’îlot de chaleur urbain, et les a classifiés sous trois thèmes de durabilité : environnemental, économique et social.  

« Le département d’aménagement urbain a rassemblé les autorités de la conservation de la nature, les municipalités locales, les professionnels de la santé publique, les forestiers et les urbanistes afin d’identifier les priorités respectives de chaque groupe et les critères à retenir pour décider où le besoin d’arbres se fait le plus sentir», explique Mark. « Il fallait ternir compte d’une multitude de priorités en matière d’environnement, de santé publique et de société. Par exemple, nous voulions rafraîchir les îlots de chaleur urbains pour protéger les gens contre la hausse des températures, et nous voulions réduire les inégalités en matière de santé en veillant à ce que les quartiers à faible revenu, qui manquent de couvert arborescent et d’espaces verts, jouissent d’une plus grande densité d’arbres. »  

Après avoir examiné les preuves scientifiques et consulté les experts, les membres de l’équipe ont identifié les sources de données permettant de quantifier les différents avantages et la pondération à accorder à chacun d’entre eux.  Cette carte interactive est devenue l’outil permettant de classer par ordre de priorité les secteur où des arbres seraient plantés.

Résultats

L’outil permet de déterminer les secteurs de Peel qui devraient être mis en priorité pour la plantation d’arbres en tenant compte d’un large éventail d’objectifs en matière de gestion (p. ex. l’augmentation de l’habitat pour la faune) et d’avantages pour la collectivité (p. ex. l’amélioration de la qualité de l’air). Maintenu par le Centre de données de Peel, l’outil peut être utilisé par la Région, les municipalités locales et les autorités de conservation de la nature pour déterminer les endroits où les arbres seront plantés et le mode d’attribution des fonds.

« À titre d’exemple, cet outil nous a aidés à élaborer une carte détaillée de Peel qui identifie les quartiers particulièrement vulnérables aux chaleurs extrêmes. La vulnérabilité dépend de facteurs socio-économiques tels que l’âge et le revenu, la température de la surface du sol (les surfaces gazonnées et ombragées sont plus fraîches que les surfaces asphaltées) et la capacité d’adaptation de chaque quartier (l’accès à des piscines communautaires ou à des centres de rafraîchissement permet aux gens de réduire leur exposition à la chaleur) », déclare Meaghan Eastwood, chercheuse scientifique principale, Sciences des écosystèmes et du climat, au TRCA. « La combinaison des ensembles de données pour ces différents indicateurs nous permet de produire un indice de vulnérabilité pour chaque quartier. Les quartiers ayant le score le plus élevé peuvent alors être calssés prioritaire pour la plantation d’arbres, car nous savons que les arbres matures peuvent réduire les températures ambiantes locales. » 

« Bien que nous n’en soyons qu’aux premières étapes d’une stratégie de plantation d’arbres ciblée, nous avons bon espoir de pouvoir accroître la résilience des quartiers en faisant croître la forêt urbaine et en diminuant les risques pour la santé associés aux épisodes de chaleur extrême », déclare Meaghan

Heather Hewitt, urbaniste de la région de Peel, se montre optimiste quant à la mise en pratique de cet outil en pratique. « À l’avenir, nous prévoyons utiliser l’outil, et les leçons qui en découlent, pour nous assurer que les nouveaux développements accordent priorité à l’accès aux arbres, aux parcs et aux espaces verts. »

Favoriser l’activité physique à Glace Bay, en Nouvelle-Écosse

Kim Perrotta

En 2019, les élèves de Glace Bay, en Nouvelle-Écosse, se sont mobilisés pendant deux ans pour faire aménager un nouveau sentier pédestre dans leur communauté, qui relierait leur école secondaire aux entreprises locales de la ville et encouragerait les citoyens de cette ville de 19 000 habitants à faire plus d’activité physique. 

« L’ancien chemin, que les élèves appelaient à la blague la « Burr », était utilisé officieusement par environ 600 des 800 élèves de notre école », explique Daniel MacGillivary, élève du secondaire et co-directeur du Glace Bay High ChangeMakers Burr Group. « C’était un sentier escarpé qui traversait un cours d’eau périlleux. Les élèves n’étaient pas censés l’utiliser, mais plusieurs l’empruntaient pour se rendre aux commerces locaux pendant l’heure du dîner. »

Le processus

Le projet, intitulé « Building Burr-idges ; A Safe and Walkable Youth-led Pedestrian Pathway », a bénéficié des conseils stratégiques et de l’appui du personnel de l’Ecology Action Centre et des Services de santé publique de la Nouvelle-Écosse. De plus, les élèves ont obtenu le soutien de partenaires communautaires, d’entreprises locales, du comité consultatif et du personnel administratif de l’école, de députés et de membres de l’Assemblée législative, ce qui a permis d’obtenir les servitudes, les accords et le financement nécessaires à la réalisation du projet.

 « Le nouveau sentier piétonnier et le nouveau pont – qui seront accessibles à tous – ne font que 150 mètres de long, mais ils répondent à un certain nombre de besoins de la communauté », indique Stephanie Johnstone-Laurette de l’Ecology Action Centre. « Il offrira aux étudiants un itinéraire sûr et pratique vers les commerces locaux. Il créera également une boucle piétonnière  à l’usage des habitants de la ville qui voudraient faire plus d’activité physique; ce qui s’avère important dans une communauté rurale où les installations récréatives sont rares. Il pourrait également être utilisé pour se connecter à d’autres initiatives récréatives, notamment au Coal Town Trail, un nouveau réseau de sentiers récréatifs à usages multiples qui suit une ancienne ligne de chemin de fer ayant une certaine valeur historique pour la ville. »

Le groupe s’est efforcé d’inclure des éléments positifs tels qu’une signalisation axée sur la promotion de la santé mentale, deux bancs fixes, des supports à vélos et une table de pique-nique que le public pourra utiliser dès l’ouverture du sentier en 2022.  

« L’un des principaux objectifs de ce projet était de redéfinir un espace public », note Daniel. « Nous voulions créer un espace public dont la communauté pourrait être fière, en laissant du même coup un héritage positif aux futurs étudiants de Glace Bay. »      

Le résultat

Le financement de ce projet a été assuré par plusieurs ministères des gouvernements provincial et fédéral. 

« Les élèves ont fait un excellent travail à l’organisation de ce projet. Ils ont fini par obtenir près de 200 000 $ en infrastructures pour leur ville », déclare Stephanie. « De plus, ils ont même remporté trois prix communautaires pour leur travail acharné sur ce projet. »

Contenir l’étalement urbain à Hamilton

Kim Perrotta

Contexte

En fin d’’année 2021, la ville de Hamilton a voté en faveur de la création d’une limite urbaine stricte et est devenue un chef de file en matière de planification urbaine durable en Ontario. Cette décision est due en grande partie aux groupes communautaires qui ont mobilisé les résidents autour de cette question.

Sous l’ancien gouvernement provincial, plusieurs stratégies et politiques de planification étaient en place en Ontario pour freiner l’étalement urbain et protéger les terres agricoles et les espaces verts dans la région du grand Toronto et de Hamilton (RGTH) “, explique Lynda Lukasik, directrice générale de l’organisme sans but lucratif Environment Hamilton. “Ces lignes directrices encourageaient, et parfois même imposaient, le développement de communautés complètes, accessibles à pied et à vélo et propice au transport en commun. Mais cela a changé au cours des dernières années. Notre gouvernement provincial actuel a assoupli un grand nombre de politiques qui étaient conçues pour contrôler l’étalement urbain. Par exemple, à Hamilton, la province a réduit les exigences minimales en matière de densification urbaine, annulant ainsi les politiques visant à introduire progressivement des objectifs plus ambitieux.”

Le défi

Dans le cadre des politiques provinciales “assouplies”, la ville de Hamilton a présenté une proposition de développement de la ville qui s’étale jusqu’en 2051. Une évaluation de la quantité de terrains nécessaire pour répondre à la croissance démographique prévue au cours des 30 prochaines années était comprise dans cette nouvelle proposition. En supposant que les modèles de développement des 20 dernières années se maintiendraient, la ville prévoyait qu’elle aurait besoin d’aménager plus de 3 000 acres de terres agricoles de première qualité entourant les zones actuellement développées dans la ville.

Nous avons contesté ces projections parce qu’elles sont fondées sur des modèles de développement et des préférences des citoyens qui sont dépassés. L’évaluation ne reflète pas l’évolution des attitudes de la population, à savoir que les personnes âgées de notre communauté cherchent maintenant des résidences de plus petite taille au sein de leur communauté, tandis que les jeunes adultes recherchent un style de vie plus urbain qui favorise les modes de transport actifs comme le vélo“, propose Lynda. “Cette projection ne reflète pas non plus les actions requises pour faire face à la crise climatique, la nécessité de préserver les terres agricoles de première qualité, et l’importance d’un développement favorisant le transport en commun qui réduit les émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports.”

Le processus

Environment Hamilton a organisé plusieurs webinaires afin de consulter les résidents de Hamilton sur la question des limites urbaines de la ville. On a été étonnée du nombre de personnes qui se sont présentées et de leur réaction passionnée à ce sujet.

Un très grand nombre de personnes ont participé à nos webinaires et un nouvel organisme communautaire a vu le jour sous le nom de StopSprawl HamOnt“, note Lynda. “Les gens semblaient surtout préoccupés par la perte de terres agricoles et les conséquences que cela pourrait avoir pour la sécurité alimentaire face à la crise climatique. Il en va de même pour la communauté agricole. En fait, les agriculteurs locaux et leurs associations ont appuyé fortement l’idée d’une limite urbaine stricte.” 

Les groupes communautaires ont commencé à consulter le public par l’entremise de réunions individuelles, via les réseaux sociaux, et lors des webinaires. StopSprawl HamOnt a mis en place un outil en ligne afin de permettre aux résidents de communiquer directement avec leurs conseillers municipaux. L’organisme a également fourni aux résidents des affiches “Stop Sprawl” et a placé des annonces à la radio. Ils ont encouragé les résidents à faire part de leurs préoccupations à leurs conseillers municipaux. Finalement, Environment Hamilton a organisé des webinaires destinés au public sur le processus de délégation. 

Le processus de délégation a été expliqué aux résidents “, déclare Lynda. “Nous les avons aidés à comprendre comment ils pouvaient faire une soumission par écrit ou en personne à la réunion du conseil municipal et nous leur avons offert des conseils sur la façon de préparer une soumission ou une présentation efficace.” 

Le résultat

En mars 2021, le conseil a répondu aux appels des résidents en demandant aux employés municipaux de mener une enquête auprès des ménages sur cette question. Le sondage fut acheminé en format papier par la ville. StopSprawl HamOnt a également rendu l’enquête accessible aux résidents grâce à un outil en ligne. En fin de compte, environ 18 000 résidents ont répondu à l’enquête, soit plus de 2 % de la population de Hamilton. Quatre-vingt-dix pourcent des répondants appuyaient l’option d’une ” limite urbaine stricte” et des résidents de tous les quartiers de la ville se sont déclarés très favorables à cette option. 

Lorsque la question de la limite urbaine fut soulevée au conseil municipal en novembre 2021, environ 120 personnes présentèrent des soumissions écrites au conseil et 60 autres firent des présentations orales. Lors de cette réunion, le conseil municipal de Hamilton a voté en faveur du maintien d’une limite urbaine stricte à Hamilton jusqu’en 2051.

Une proposition préliminaire sur les stratégies à mettre en œuvre pour soutenir la croissance à l’intérieur des limites urbaines existantes a été préparée par le personnel de la ville.  Nous examinerons attentivement ces recommandations. on souhaite augmenter les densités autour des principaux arrêts de transport en commun et le long des corridors achalandés, tels que la nouvelle ligne de train léger sur rail (TLR), afin de maximiser l’efficacité du service de transport en commun. Mais on devra aussi chercher des moyens novateurs pour établir un « entre-deux manquant », c’est-à-dire de créer des quartiers à densité modérée qui offrent un bon potentiel pour se déplacer à pied ou à vélo et qui favorisent le transport en commun”, explique Lynda. “Notre objectif est de créer une communauté plus saine, résiliente au changement climatique et plus équitable. La frontière urbaine stricte nous aidera à y parvenir.”

 

La santé publique et l’urbanisme collaborent pour créer “la ville du quart d’heure” – Ottawa

Kim Perrotta

Ottawa est devenue l’une des premières communautés au Canada, voire en Amérique du Nord, à inscrire le concept du “quartier du quart d’heure” dans son plan officiel. 

L’objectif de la Santé publique d’Ottawa (SPO) était de faire en sorte que le nouveau Plan officiel de la Ville repose sur un cadre qui crée des communautés saines, inclusives, durables et résilientes “, explique Inge Roosendaal, urbaniste responsable du programme Ma communauté, ma santé à la SPO. Dans le passé, nous utilisions les ” cinq C ” – compact, connecté, convivial, complet et cool – pour décrire notre vision des quartiers qui soutiendraient ces objectifs, mais nous avions besoin d’un concept plus cohérent à communiquer au public et aux urbanistes. Nous avons donc lancé l’idée des “quartiers du quart d’heure” et elle a été favorablement accueillie par nos communautés.”

Processus

Le concept du quartier du quart d’heure a été présenté dans un rapport d’orientation de politiques publiques intitulé Cinq grand changements, qui fut approuvé par le Conseil municipal d’Ottawa en septembre 2019 et qui est devenu le cadre autour duquel le Plan officiel de la Ville a été élaboré.

Pour atteindre ses objectifs, la SPO a affecté deux de ses employés au service de l’urbanisme pendant les trois années requises pour élaborer le nouveau plan officiel.  

Le fait que le personnel de la santé publique ait été affecté au Service de l’urbanisme pendant la durée entière du processus a été déterminant pour l’atteinte de nos objectifs. Par le passé, nous étions des participants que l’on consultait.  Cette fois-ci, nous avons collaboré en tant que partenaires pleinement engagés à chaque étape du processus du plan officiel “, explique Inge. “Cela nous a donné le temps de mener de nombreuses conversations avec nos collègues des autres départements. Cela nous a également permis de rassembler les preuves en matière de santé nécessaires pour soutenir les politiques que nous défendions. Nous avons préparé l’un des documents de référence qui a servi à l’élaboration du Plan officiel, intitulé “Healthy Ottawa by Design“.  Nous avons ensuite alimenté les discussions sur les nombreuses sections du Plan officiel.” 

Il était en fait opportun que nous nous engagions dans ce processus durant la pandémie de COVID-19, car les résidents d’Ottawa – qui étaient en confinement durant une certaine période – ont vraiment ressenti l’impact de leur quartier sur leur vie“, souligne Birgit Isernhagen, agente de planification et d’évaluation à la SPO. “Ceux qui vivaient dans des quartiers bien aménagés pouvaient marcher et faire du vélo, avoir accès aux services essentiels et profiter des parcs et des espaces verts, tandis que ceux qui vivaient dans des quartiers mal aménagés ressentaient vraiment les effets du confinement sur leur santé physique et mentale. Nous avons commencé à parler du “quartier du quart d’heure” comme d’un quartier résilient aux effets de la pandémie, et cela a trouvé écho auprès du public.”     

Résultats

Approuvé par le Conseil municipal en novembre 2021, le nouveau Plan officiel guidera l’aménagement d’Ottawa pour les 25 prochaines années – jusqu’en 2046. Le plan définit cinq grandes orientations stratégiques qui constituent “la base pour devenir la ville de taille moyenne la plus agréable où vivre en Amérique du Nord au cours du prochain siècle”.  Ces politiques soulignent la nécessité de:

  • Favoriser la croissance par la densification des quartiers existants plutôt que l’aménagement des terrains vierges;
  • S’assurer que la majorité des déplacements en 2046 se feront par modes de transport durables comme la marche, le vélo, le transport en commun ou le covoiturage ;
  • Appliquer des principes sophistiqués de design urbain et communautaire pour créer des quartiers et des villages urbains plus forts, plus inclusifs et plus dynamiques qui reflètent et intègrent la diversité économique, raciale, et des genres  d’Ottawa ;
  • Incorporer dans le cadre des politiques d’aménagement, l’énergie et la résilience environnementale, climatique et sanitaire afin de soutenir des “quartiers du quart d’heure”, piétonnables, dotés d’un mélange diversifié d’aménagement, d’arbres matures, d’espaces verts et de sentiers, qui aideront la Ville à atteindre son engagement en matière de climat net zéro prévu pour 2050, sa cible de 40 % du couvert forestier urbain et à accroître la résilience de la Ville face aux effets des changements climatiques.
  • Intégrer le développement économique dans le cadre des politiques de planification.

Le Plan officiel définit six orientations stratégiques transversales qui sont mises de l’avant par des politiques de mise en œuvre dans plusieurs sections du Plan. Les politiques relatives aux collectivités saines et inclusives, au changement climatique et à l’énergie, ainsi qu’à l’équité des genres et des races font partie de cette liste.  

Bien que les politiques relatives aux collectivités saines et inclusives traitent de durabilité, d’équité en matière de santé, et de communautés accueillantes et inclusives pour tous les groupes d’âges, la pierre angulaire qui rassemble ces éléments est le quartier du quart d’heure“, explique Inge. “Nous définissons le quartier du quart d’heure comme un quartier bien connecté, intégrant un mélange diversifié d’aménagements et comprenant un éventail d’option de logements et de prix abordables, offrant un accès facile aux commerces, aux services, aux écoles et aux garderies, aux emplois, aux espaces verts, aux parcs et aux sentiers, et favorisant le transport actif et le transport en commun.” 

Le personnel de la santé publique n’était pas responsable de l’élaboration des politiques générales portant sur les changements climatiques, mais nous avons travaillé en étroite collaboration avec nos collègues urbanistes pour veiller à ce que les politiques du Plan officiel tiennent compte des mesures nécessaires pour accroître la résilience des collectivités et protéger le public contre les effets du changement climatique“, ajoute Birgit. “Le plan comprend notamment des engagements visant à réduire l’effet d’îlot de chaleur urbain, à améliorer l’accès à l’ombre, à préserver la nature, à soutenir les jardins communautaires et la production alimentaire, et à encourager le transport actif, l’utilisation des transports en commun et les loisirs de plein air tout au long de l’année. Le Plan souligne également la nécessité d’utiliser une perspective d’équité et d’inclusion lors de la mise en œuvre des politiques climatiques.”

Des recommandations spécifiques pour ces politiques transversales ont été intégrées dans l’ensemble du Plan officiel afin de s’assurer que les objectifs stratégiques seront effectivement mis en œuvre. Elles seront également soutenues par d’autres politiques et plans qui ont été élaborés par la Ville, ou qui le seront prochainement. Par exemple, en septembre 2021, la Ville a publié Les Quartiers du Quart d’Heure, rapport de référence qui compare les quartiers actuels d’Ottawa aux critères du quartier du quart d’heure et identifie les prochaines étapes à suivre pour mettre en œuvre les objectifs stratégiques énoncés dans le Plan officiel.

Toronto adopte une approche axée sur l’équité pour les infrastructures cyclables

Kim Perrotta

Le défi

Les politiques du passé ont entraîné une prestation inéquitable des services dans certains quartiers de Toronto. Le fardeau inégal de la pandémie de COVID-19 chez certain résidents a mis en lumière les disparités économiques, raciales, sanitaires et sociales qui existent dans certains quartiers.

Mais même avant la pandémie, la ville avait reconnu que pour remédier à ces inégalités, il fallait transformer un grand nombre de ses systèmes, y compris la façon dont les projets de transport étaient planifiés et mis en œuvre. Cela s’applique aussi bien aux infrastructures cyclables qu’aux autres modes de transport.  

“Historiquement, les investissements dans les infrastructures cyclables sur rue ont été beaucoup plus importants dans le centre-ville de Toronto que dans les banlieues. Cela signifie qu’un certain nombre de quartiers à faible revenu dans les banlieues de la ville n’ont pas bénéficié d’investissements en matière d’infrastructures cyclables “, explique Katie Wittmann, chef de projet, Projets d’immobilisations et programme des Services de transport de Toronto. ” En 2019, nous avons élaboré un plan de réseau cyclable qui appliquait pour la première fois une perspective d’équité afin de donner une plus grande priorité aux quartiers mal desservis de la ville. Une approche similaire fondée sur l’équité est également appliquée à d’autres modes de transport. “

 

Le processus

La perspective d’équité appliquée au plan du réseau cyclable 2019 était fondée sur les zones d’amélioration des quartiers (NIA) qui ont été identifiées par la ville en 2014. Les 140 quartiers de Toronto ont été notés à l’aide de 15 indicateurs d’inégalité entre les quartiers, avec des statistiques liées à des questions telles que les niveaux de revenu, l’éducation, l’accessibilité piétonnière des quartiers, la participation électorale et les risques pour la santé, comme le diabète. Les résultats ont été utilisés pour classer les quartiers selon un indice d’équité des quartiers. Les quartiers qui passaient un certain seuil étaient identifiés comme des NIA qui recevraient un soutien supplémentaire de personnel et de financement pour lutter contre les inégalités. Le plan du réseau cyclable de 2019 a ajouté les NIA au processus d’établissement des priorités d’investissements futurs dans l’infrastructure cyclable.   

La mise à jour du plan du réseau cyclable 2021, qui a été approuvée par le Conseil municipal en décembre 2021, applique une approche fondée sur l’équité encore plus étendue.  Dans ce cas, le personnel a combiné une analyse de l’infrastructure cyclable par quartier avec une analyse de l’équité par quartier pour créer une carte qui combine ces deux facteurs et leur chevauchement en vue de prioriser les investissements. La mise à jour du plan du réseau cyclable 2021 présente également une série d’autres variables liées à l’équité, telles que les circuits de transport en commun achalandés et les zones nécessitant davantage de parcs et d’espaces verts. Ces facteurs sont également pris en compte dans le processus élargi d’établissement des priorités.

“Nous avons discuté de notre approche avec des groupes de pression, des universitaires et des groupes communautaires, mais nos efforts de consultation ont été limités en raison de la pandémie”, note Katie. “Les analyses et la nouvelle approche ont reçu un appui général, mais nous aimerions mener davantage de consultations sur un processus de plus grande envergure de planification des transports dans les années à venir, en plus de consultations spécifiques sur les projets qui sont déjà en branle pour chaque itinéraire cyclable.” 

Le résultat 

L’installation d’infrastructures cyclables au cours des trois dernières années a été sans précédent dans l’histoire de Toronto. De 2019 à 2021, 65 km de nouvelles pistes cyclables ont été installées et 47 km de pistes cyclables existantes ont été modernisées ou améliorées. Ces travaux ont accéléré les progrès vers l’objectif global de rendre les infrastructures cyclables accessibles (c’est-à-dire à moins de 250 à 500 mètres) à l’ensemble de la population et aux lieux de travail. Le pourcentage de la population et des lieux de travail qui ont accès à une infrastructure cyclable est passé de 62,8 % à 67,1 % au cours des trois dernières années. Cela signifie qu’aujourd’hui environ 180 000 personnes de plus vivent ou travaillent à proximité d’une piste cyclable par rapport à 2018.   

 “Nous avons également constaté des améliorations concrètes dans les quartiers mal desservis au cours des dernières années. Par exemple, de nombreuses pistes cyclables ont été installés à Thorncliffe Park et Flemingdon Park (n° 55 et n° 44 sur la carte) et près de York University et de Downsview (n° 27 et n° 26 sur la carte), et d’autres pistes dans ces quartiers et d’autres NIA sont prévus à court terme “, indique Katie. 

Le plan du réseau cyclable 2021 identifie le besoin d’augmenter le budget vélo afin d’encourager les consultations publiques, et embaucher plus de personnel pour soutenir la conception, la consultation et la livraison des infrastructures cyclables. On vise à faire passer le budget d’immobilisations de 16 millions de dollars par année à 20 millions de dollars par année.

“Nous n’avons pas augmenté le budget vélo pour atteindre nos objectifs d’équité depuis 2016; nous avons simplement réaffecté les fonds existants à ces objectifs”, a expliqué Katie. “Cependant, la pandémie a fait en sorte qu’il y a eu une demande accrue pour des infrastructures cyclables de la part des résidents et des conseillers, ce qui a entraîné une augmentation des dépenses en 2020 pour répondre à cette demande, et nous ne prévoyons pas que cette demande change à l’avenir.”

Photos gracieuseté de Kanchan Maharaj.

Planter des arbres pour atténuer les vagues de chaleur – Montréal

Kim Perrotta

Objectifs

Un nouveau projet vise à faire baisser la température dans les quartiers défavorisés de Montréal.  Vert le Nord vise à verdir les espaces urbains pour réduire l’effet d’îlot de chaleur urbain et améliorer la qualité de vie dans les quartiers nord de la ville de Montréal. 

Inspiré de la campagne ILEAU menée par le Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE-Montréal), ce projet est mené par Ville en vert, en collaboration avec VertCité, deux organismes à but non lucratif. Le projet Vert le Nord vise les quartiers de Montréal qui présentent un taux élevé d’îlots de chaleur urbains et de défavorisation sociale. 

“L’un de nos objectifs est de créer des espaces verts et frais dans des quartiers qui peuvent subir des chaleurs extrêmes parce qu’ils ont trop peu d’arbres, trop peu d’ombre et trop de surfaces asphaltées, et qui comptent également des populations socialement défavorisées”, explique Clémentine Mosdale, chef de projet pour Vert le Nord. “Ces populations peuvent être plus sensibles à la chaleur extrême parce que les désavantages sociaux – tels que les faibles revenus et les mauvaises conditions de travail – peuvent accroître le risque de répercussions négatives sur la santé.  Ces populations peuvent également être plus vulnérables à la chaleur extrême parce qu’elles sont moins susceptibles d’avoir accès à la climatisation, à des parcs, à des espaces verts, ou à des piscines, ce qui offrent un répit aux températures élevées.”

“Nous voulons également sensibiliser les gens aux problèmes environnementaux de la Ville et aux mesures qu’ils peuvent prendre pour y remédier”, note Tiphanie Lebeaupin, responsable des communications pour Vert le Nord et Ville en vert. “Avec le projet Vert le Nord, nous voulons notamment sensibiliser le public d’une part aux  impacts négatifs que la chaleur extrême peut avoir sur la santé et d’autre part aux bénéfices que les arbres peuvent apporter à la santé.” 

Processus

Le financement de ce projet est assuré pour une période de trois ans (2020-2022) par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), qui a lancé un appel de propositions ouvert aux organisations pour lutter contre les effets des îlots de chaleur urbains à Montréal. Ce financement s’inscrit dans le cadre du Plan d’action 2013-20 sur les changements climatiques du Québec. 

Vert le Nord se concentre sur, et est soutenu par, trois arrondissements  – Ahuntsic-Cartierville, Saint-Laurent, et Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension. Il s’agit d’arrondissements à forte densité qui sont caractérisés par des îlots de chaleur.

“Nous voulons travailler avec les municipalités, les écoles, les résidents et certaines entreprises locales pour identifier les projets qui ont le potentiel de verdir leurs quartiers tout en répondant à d’autres besoins qu’ils ont eux-mêmes identifiés”, explique Clémentine. “Nous voulons trouver des synergies avec eux ; voir si nous pouvons répondre à plus d’un besoin à la fois. Par exemple, des espaces verts qui créent des lieux de socialisation où les gens peuvent se rencontrer et interagir, tout en réduisant l’effet d’îlot de chaleur urbain et les dangers qu’il présente.”

“Nous travaillons vraiment à éduquer et à mobiliser la communauté. Nous voulons les faire participer aux décisions qui affectent leurs quartiers et à la plantation d’arbres”, souligne Tiphanie.   

Résultats

Le projet a débuté en 2020. Bien que limitée par les contraintes imposées par la pandémie de COVID-19, l’équipe de Vert le Nord a tout de même pu accomplir beaucoup de choses. La première année a été consacrée à la prise de contact avec les résidents et les organisations locales, à l’identification de sites potentiels pour des projets et à l’organisation de réunions avec les partenaires pour discuter des idées de projets. 

Le travail sur le terrain s’est intensifié au cours de la deuxième année. L’équipe de Vert le Nord a réalisé 10 projets en 2021 : un avec un organisme sans but lucratif, un avec un centre de la petite enfance, deux avec des entreprises, quatre projets de ruelles vertes avec la municipalité, et deux qui consistaient à planter des arbres sur des propriétés privées. En 2021, Vert le Nord a supprimé 51 mètres carrés de pavés et a soutenu la plantation de 40 arbres et 316 arbustes et plantes vivaces.  

“Nous avons hâte d’entamer les travaux sur des terrains scolaires car les enfants sont particulièrement sensibles à la chaleur et les cours d’école ont souvent beaucoup de surfaces asphaltées, très peu d’arbres et peu d’ombre”, note Clémentine. “Nous n’avons pas pu réaliser de projets scolaires en 2021, mais nous en prévoyons en 2022.”

Pour en savoir plus sur le projet, visitez le site vertlenord.ca.

Liens vidéo :

 

Créer des communautés saines et adaptées aux personnes âgées dans les régions rurales du Canada – Comté de Grey

Kim Perrotta

Niché sur la pittoresque rive sud de la baie Georgienne en Ontario, le comté de Grey abrite près de 100 000 personnes qui vivent dans des logements dispersés sur 4 500 kilomètres carrés de zones rurales et de petits centres urbains. Owen Sound, avec une population de 22 000 personnes, est le plus grand centre urbain du comté. 

Il y a environ 10 ans, le Bureau de santé a commencé à entretenir des relations avec nos partenaires municipaux, en particulier les services de planification des comtés de Grey et de Bruce, car nos comtés présentent des taux élevés d’obésité et de maladies chroniques. Par exemple, le taux de mortalité lié aux maladies cardiovasculaires est 27 % plus élevé dans les comtés de Grey et de Bruce que la moyenne provinciale “, indique Jason Weppler, gestionnaire de programme, Prévention des maladies chroniques et des blessures, au Bureau de santé de Grey Bruce. “Dans une certaine mesure, ces statistiques de santé reflètent le fait que ces deux comtés ruraux ont des populations plus âgées.” 

Environ 24 % des habitants des comtés de Grey et de Bruce ont plus de 65 ans, contre 17 % des Ontariens. Et cette différence se maintiendra au cours des 20 prochaines années. Mais d’autres facteurs contribuent à des taux plus élevés de maladies chroniques. 

En raison de l’absence de transport en commun, de la dispersion des logements et des petits centres urbains qui n’ont pas été développés en tenant compte de la “marchabilité”, les habitants de ces comtés ont moins d’occasions de maintenir les niveaux d’activité physique nécessaires à une bonne santé. Ce sont des problèmes qui ne peuvent être résolus qu’en examinant la façon dont nous concevons et développons nos communautés“, déclare M. Weppler.

À la lumière de ces tendances, le comté et le Bureau de santé ont collaboré pour créer des communautés saines et adaptées aux personnes âgées. Au départ, les urbanistes et les professionnels de la santé publique se sont efforcés de comprendre leurs objectifs et leurs processus respectifs. Plus récemment, ils ont entretenu des relations avec les ingénieurs et les promoteurs immobiliers du comté, notamment sur les questions liées aux systèmes de transport.  

En tant qu’urbanistes, nous n’avons pas nécessairement reçu de formation sur les indicateurs sociaux et environnementaux de la santé, de sorte que nous ne comprenions pas comment l’aménagement et le design pouvaient avoir un impact sur la santé physique et mentale de nos communautés. Il a été utile de travailler avec le Bureau de santé pour comprendre ses objectifs et obtenir son aide pour élaborer nos politiques“, propose Scott Taylor, directeur des services d’aménagement du comté de Grey. “Il a été particulièrement utile que ces conversations aient également lieu à tous les niveaux du personnel de nos organisations et au conseil de santé, où le médecin hygiéniste s’est efforcé de sensibiliser les maires et les maires adjoints aux liens entre l’aménagement communautaire et la santé publique.” 

Le nouveau plan officiel du comté de Grey, approuvé par la province en 2019, reflète la collaboration intersectorielle qui a eu lieu dans le comté. Il comprend un certain nombre de politiques générales, et de nombreuses politiques très spécifiques, qui visent à encourager le développement de communautés saines et adaptées aux personnes âgées. Il souligne la nécessité de promouvoir une infrastructure de transport actif, y compris un mobilier pour piétons, des espaces ouverts publics sûrs et accessibles, l’accès à des espaces verts, l’accès à des aliments locaux sains et abordables, et un développement adapté à tous les âges et à toutes les capacités, ainsi que la densification résidentielle, tout en limitant l’exposition aux risques environnementaux. 

Pour atteindre ces objectifs, le plan officiel engage le comté à prendre en compte une grande variété de modes de transport lors de la conception de ses routes. Il indique, par exemple, que le comté envisagera d’aménager des accotements pavés pour toutes les routes du comté afin d’accueillir les cyclistes et d’autres modes de déplacement alternatifs. Il prend également en compte la connexion des sentiers, des trottoirs et des accotements pavés existants et futurs dans tout le comté, reconnaissant ainsi les avantages pour la santé d’un réseau de transport actif connecté.

Soucieux de voir ces recommandations mises en œuvre dans chaque nouveau chantier, les deux comtés et le Bureau de santé fournissent une liste de contrôle pour un développement sain aux promoteurs immobiliers en amont du processus de développement, afin qu’ils puissent intégrer des concepts de communautés saines dans leurs projets. Cette liste préconise la promotion d’une utilisation mixte des terres en intégrant une variété de développements résidentiels à moins de 800 mètres des commerces, des centres de loisirs, des parcs et des espaces publics ; de préserver les forêts urbaines et de consacrer au moins 5 % de la superficie totale du terrain proposé à des espaces publics extérieurs ; et de concevoir des blocs de quartier de moins de 250 mètres de long.

L’accent mis par le comté sur les transports se traduira notamment par un développement considérable des infrastructures au cours des prochaines décennies. Un nouveau plan directeur pour le vélo et les sentiers a été créé en 2020 pour complémenter le plan-cadre et recommande de développer 733 km de voies cyclables et de sentiers sur 20 ans, dont 120 km d’accotements pavés et 249 km de routes signalisées à développer au cours des 10 premières années. 

En partenariat avec des étudiants du programme en aménagement urbain et rural de l’Université de Guelph, le comté de Grey a également élaboré des lignes directrices pour les communautés et les résidences en santé afin d’encourager les intervenants en matière d’aménagement et de développement urbain et rural à créer des communautés connectées, conviviales pour les piétons et saines qui favorisent l’activité physique. Par exemple, ce plan recommande l’emplacement de parcs dans un rayon de 400 mètres à pied.   

Ces nombreuses années d’éducation et de collaboration portent leurs fruits “, note Scott. “Nous avons constaté un changement d’attitude de la part des représentants élus. Désormais, lorsque des projets sont proposés, ils posent systématiquement des questions importantes telles que : Où sont les parcs ? Où sont les sentiers et les trottoirs ? Dans tout le comté, on a maintenant le sentiment que nous travaillons tous vers des objectifs similaires.”